Lettre ouverte à la Ligue Lorraine de Judo

Après les demi-finales du Championnat de France dimanche 4 octobre à Amnéville, Monsieur Yannick Fousse, Cadre Technique Régional de la Ligue de Lorraine de Judo a déclaré dans la presse « La seule chance [de médaille aux championnats de France] c‘est Clément Monasse […] et éventuellement une petite surprise avec Yohan Roussel […] Mais chez les féminines, il n’y a guère d’espoir » (Républicain Lorrain, 05/10/15, voir notre revue de presse).

Le judo est un sport de combat. Quand un judoka monte sur le tatami, c’est pour gagner : il va y mettre toute sa technique, toute sa force, tout son courage, toute sa volonté. Son adversaire fera de même et obligatoirement l’un des deux gagnera, l'un des deux perdra. Mais ils auront combattu.

Nous sommes persuadés que les 23 judokas lorrains qualifiés au Championnat de France iront à Rouen le mois prochain dans cet esprit-là : combattre avec la volonté de gagner. En tout cas, nous pouvons vous certifier que Karen, Safi et Hervé – nos 3 qualifiés de Metz Judo – seront dans cette optique : avoir comme objectif d’arriver au plus haut en prenant chaque tour l’un après l’autre.

La devise du judo c’est « entraide et prospérité mutuelle ». Notre directeur technique va préparer nos athlètes pour ce Championnat de France. Tous les judokas de notre club vont les aider chacun selon ses possibilités et capacités : soit en étant partenaire de randori, soit en prodiguant des conseils, soit en réconfortant, soit juste en supportant et en encourageant.

Alors quand nous voyons le plus haut responsable technique du judo lorrain expliquer dans la presse qu’il n’y a « guère d’espoir », nous nous demandons s’il mesure le mal qu’il fait auprès des athlètes qualifiés, auprès des entraineurs, auprès des enseignants et auprès de tous les judokas lorrains. Au moment où ces 23 athlètes ont besoin de tout l’encouragement et de toute l’assistance technique du judo lorrain pour aller porter ses couleurs lors de la compétition ultime française, leur responsable technique régional leur répond « A quoi bon ? ».

C’est vrai : A quoi bon monter sur le tatami puisqu’on ne croit pas en toi ? A quoi bon faire du sport de compétition ? Et finalement à quoi bon faire du judo ?

A Metz Judo et nous en sommes certains à l’AJ54, à Vigneulles, à Sarrebourg, à Remiremont, à Terville, à Etival, à Seichamps, à l’OFPND, à Laneuveville, à Sprincourt et à Petite-Rosselle, il y aura des judokas lorrains qui supporteront leurs championnes et leurs champions qualifiés aux Championnats de France. Mais pas à la Ligue Lorraine de Judo parce qu’« il n’y a guère d’espoir ».

Petite histoire qui n’a rien à voir … Mais à vous de juger…

En 2011, la Fédération Française de Judo a confié à Metz Judo le soin d’organiser un tournoi Label A pour Cadets et Juniors. De 2011 à 2013, Metz Judo a porté ce tournoi et l’a amené à un haut niveau d’excellence en réunissant sur le même plateau des judokas de niveau européen et mondial et des arbitres nationaux et internationaux. Preuve de cette excellence, le tournoi Metz-Moselle est l’un des 4 tournois étrangers retenu par la fédération belge néerlandophone pour établir la ranking list de ses juniors.

Mais à Metz Judo nous sommes tous des bénévoles. L’organisation de ce tournoi se faisait sur notre temps libre, en dehors de nos heures de travail. Vu l’ampleur de l’organisation qui augmentait chaque année pour garder au minimum le même niveau de qualité, nous avons décidé de transférer cette organisation aux professionnels de la Ligue Lorraine de Judo. 2014 fut donc une année de transition où Metz Judo est venu en appui de la Ligue pour l’organisation de la 4e édition.

La 5e édition du tournoi devait être organisée entièrement par la Ligue Lorraine de Judo. Dans son guide sportif de septembre 2014, la date était même déjà fixée : 31 octobre et 1er novembre 2015.

Mais il y a quelques semaines, au hasard d’un couloir, nous avons appris que ce tournoi n’aurait pas lieu. Aucune annonce officielle de la Ligue Lorraine de Judo, aucune explication, aucune communication auprès des clubs, des ligues et des fédérations.

Abandon sans combattre, « il n’y a guère d’espoir »